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Troisième Tribune des Chercheurs du 24 juin 2011

9 juin 2011

Troisième Tribune des Chercheurs du 24 juin 2011

L’HISTOIRE MEDIEVALE
Par les docteurs et doctorants de l’Université de Corse
Sous la direction de M. Jean-André Cancellieri, professeur de l’université

Bastia 24 juin 2011
RESUMES DES INTERVENTIONS

1- Corrado ZEDDA : Un nuovo percorso di ricerca storiografica : il « corridoio tirrenico » nel Medioevo.
L’idea principale che desidero presentare riguarda la verifïca dell’esistenza e delle caratteristiche di quello che si è scelto di chiamare « corridoio tirrenico », lo spazio geopolitico che durante il Medioevo attraversa Pisa, Corsica e Sardegna e che ha corne sbocco le piazze commerciali ziridi e fatimidi dell’Africa mediterranea.
Il termine « corridoio tirrenico » non è mai stato usato esplicitamente, ma esso è stato in un certo senso supposto da chi ha lavorato sulla politica pontificia nel Tirreno durante l’XI secolo. Infatti, una sorta di spazio tirrenico in cui si trovavano inscrite Sardegna e Corsica era stato immaginato dai pontefici romani durante l’alto Medioevo quando le due isole tirreniche, relitto dell’antico Esarcato d’Africa bizantino, giocarono un ruolo cruciale per la difesa della penisola italica dall’invasioni musulmane. Durante la seconda metà dell’XI secolo, la Chiesa romana maggiormente svincolata dal controllo imperiale, ha la possibilità di dare concretezza politica a quello spazio tirrenico da lei rivendicato e questo avviene soprattutto per l’azione di alcuni papi riformisti, in particolare Gregorio VII, che nella Corsica e nella Sardegna continuavano a riconoscere, tradizionalmente, parte del « Patrimonium sancti Pétri ».
Un primo aspetto che si intende esaminare concerna la peculiarità di tale corridoio, fatto di terre, coste, porti, sistemi di navigazione, nello spazio sardo-corso ed oltre, specialmente in relazione all’operato dei pontefici romani della Riforma. Altro apetto è quello delle rotte commerciali, col tentative di trasformazione di questo spazio da economico a politico da parte dei comuni di Pisa e di Genova a partire del XII secolo. L’ultimo aspetto riguarda taluti spunti strutturali dell’interazione medievale tra Sardegna e Corsica.

2- Damien BROC : Les relations commerciales entre la Corse et Gênes durant les soixante premières années du second gouvernement de Saint-Georges (c. 1483 – c. 1540).
La Corse du Moyen Âge ne correspond pas à l’image parfois véhiculée d’une île recluse. La proximité géographique et les liens politiques entre la Corse et les puissantes villes commerçantes de Pise et de Gênes favorisaient, dès au moins le XIIIe siècle, le développement de relations commerciales internationales assez denses. Ainsi, au Duecento, Bonifacio jouait le rôle d’une authentique plaque tournante entre la Corse, la Sardaigne et Gênes. Toutefois, c’est véritablement à partir du XIVe siècle que le commerce avec l’Italie continentale connaissait un essor considérable.
Dans le cadre de mon exposé, je porterai mon regard sur les rapports commerciaux entre la Corse et Gênes à la fin XVe siècle et au début du XVIe siècle (1483-1540). D’une part, parce que s’ouvrait alors en Corse une ère politique nouvelle qui n’était pas sans conséquence sur le commerce insulaire. Les Génois prenaient alors fermement en main le gouvernement de l’île pour près de trois siècles et entendaient désormais maîtriser les échanges commerciaux insulaires et les orienter en fonction de leurs finalités politiques et des besoins alimentaires de leur mère-patrie.
D’autre part, les années 1483-1540 constituent une période d’autant plus intéressante pour la connaissance du commerce insulaire que la structure des sources conservées s’enrichit de registres des douanes génoises. Or, une étude quantitative de ces livres de comptes permet de répondre partiellement à des questions importantes qui demeuraient en suspens, malgré l’exploitation des nombreux actes notariés génois du XVe siècle, à savoir : quelle était la part exacte des importations et des exportations corses dans l’ensemble du commerce maritime génois ? Quelle était l’importance respective des différents ports corses ?

3- Vannina MARCHI VAN CAUWELAERT : Élites locales et « coloniales » en Corse à la fin du Moyen Âge. Éléments de prosopographie comparée.
Cette communication, fondée essentiellement sur l’étude des lettres conservées dans les Primi Cancellieri di San Giorgio, vise à analyser les aspects sociaux et culturels de la construction d’un Etat territorial génois en Corse, à la fin du Moyen Âge. Centrée sur la notion d’élites, qui renvoie à l’exercice du pouvoir, à la possession des richesses, mais également à l’idée d’une reconnaissance sociale, l’étude tentera d’éclairer les critères matériels et idéologiques de la définition des groupes dirigeants dans l’île, et leur évolution sous l’autorité génoise. Dans la Corse médiévale la notion d’élites opposait deux groupes distincts, les Corses (Cinarchesi, Capurali et principali) et les administrateurs génois. Or à la fin du XVe siècle, la naissance d’une autorité publique génoise engendre une unification théorique des élites locales et « coloniales » sous la bannière de Saint Georges. Dès lors il convient de s’interroger sur les modalités culturelles et sociales de cette unification. Peut-on parler d’une acculturation totale des élites locales au modèle génois ? Y-a-t-il eu, au contraire, des zones de résistance favorisées par l’insularité ?
Au moyen d’une prosopographie comparée des élites locales et « coloniales », nous tenterons de répondre à ces questions et de déterminer l’évolution des critères de définition matérielle (habitat, ressources), politique (modalités d’exercice du pouvoir et idéologie) et culturelles (représentations) des groupes dirigeants insulaires entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle.

4- Antoine FRANZINI : Le parti populaire corse et le château de Petra Larata au XVe siècle.
Le château de Petra Larata, parfois nommé Petr’ellerata, perché sur un éperon rocheux inaccessible à proximité du village de Zuani, au carrefour des pievi de Rogna, de Serra et de Bozio, contrôlait la région du centre de l’île, et plus spécialement la plaine d’Aleria, jusqu’à la construction du château de Corti. Difficile d’accès, détruit à la fin du XVe siècle, il est mal connu de l’historiographie de la Corse. C’est, peut-être, que les seigneurs Cortinchi qui le tenaient sont eux-mêmes peu documentés et peu étudiés. A l’époque qui nous occupe, Mariano Cortinco da Gaggio, puis son fils Giudicello, qui appartenaient à la noblesse, prirent la tête du parti populaire de l’île, qui rompait alors avec ses chefs historiques, les caporaux.

5- Denis LUCIANI : La géopolitique corso-sarde dans l’affrontement Islam-Chrétienté au Moyen Âge : l’image des îles dans les sources arabo-musulmanes.
Cette étude est conduite à travers l’analyse des assez rares textes musulmans du Moyen Âge qui évoquent la Corse, de manière directe ou indirecte. A travers ces sources il est difficile de percevoir le statut réel des deux îles de la Méditerranée occidentale, l’image de la population qui les habite, y compris du point de vue religieux. Ces îles sont ressenties comme des univers neutres, zones tampons, à l’équilibre fragile, entre forces chrétiennes et musulmanes, ce dont les puissances d’Ifriqiya ou d’al Andalus semblaient assez bien s’accommoder dans la mesure où ces îles ne servaient pas de bases d’attaque contre elles. Leur conquête aurait sans doute nécessité l’emploi de moyens militaires importants que califats et émirats ne pouvaient pas ou ne voulaient pas mettre en œuvre.
La vision de la Corse au temps de la « Reconquista » et des croisades reste presque immobile dans le monde musulman : les historiens et géographes arabes ne scrutent pas la nature « indigène » de cette île, comme d’ailleurs de la Sardaigne. Ces îles sont appréhendées comme si seuls en comptaient vraiment les contours. L’image de l’ensemble corso-sarde évoque un micro-continent fracturé, à la domination incertaine ou temporaire.
Cette observation conduit à définir la perception de la Corse transmise par les géographes et historiens musulmans du Moyen Âge comme un univers indéterminé, « neutre » et strictement frontalier, prolongement de la Sardaigne. L’espace des deux îles ainsi identifié est celui du contact, de la confrontation entre Islam et Chrétienté. C’est une vision qui à la fois témoigne d’une réalité géo-politique et permet de reconstituer « en creux » le jeu des diverses politiques navales musulmanes en Méditerranée occidentale. Certaines de ces actions stratégiques trouveront des prolongements au XVIe siècle lors de la poussée turco-barbaresque.

6- Emilie TOMAS : Approche archéologique de l’habitât du second Moyen Age de la piève de Rostino (Haute-Corse).
Entre 2004 et 2010, différentes investigations de terrain ont été réalisées dans le territoire de Rostino. Ces opérations consacrées à l’habitat devaient permettre de caractériser les formes et les rythmes de cette occupation.
L’accent a donc été mis sur la maison et ses aménagements ainsi que sur les activités économiques de ce peuplement, qui ont pu être appréhendés grâce aux opérations archéologiques. Les résultats de ces investigations permettent de comprendre les techniques de construction des habitations, qui sont édifiées avec des moellons liés à la terre argileuse. L’examen de la structuration des unités cellulaires, leurs dimensions et le mobilier découvert sont des indications sur la fonction de ces pièces qui sont des espaces de vie et de travail. La culture matérielle, caractérisée par l’abondance de la céramique fine d’importation, est un témoignage des échanges commerciaux négociés essentiellement avec les ateliers pisans. En échange de ce mobilier, des matières premières – laine, peaux, agneaux de lait etc. – devaient être exportées. Les données archéologiques conjuguées aux sources écrites indigentes permettent de constater que les formes et les fonctions de ces habitats varient : unité d’exploitation, maison tour, embryon de village. Au-delà de ces caractères, le peuplement se distingue par la stabilité des lieux d’implantation, le maintien du nombre d’habitat et surtout la croissance démographique.

7- Anne DOR : Caractéristiques et fonctions des tours et des maisons de notables durant le Moyen Âge tardif: état de la recherche dans les villages du nord-est de la Corse.
Il y a une vingtaine d’années, les archéologues médiévistes furent les premiers à s’intéresser à l’habitat villageois insulaire en pratiquant des fouilles dans plusieurs sites désertés ; celles-ci sont toujours d’actualité (G. Giovannangeli, D. Istria). Depuis cette époque, historiens et archéologues locaux n’ont cessé d’affiner les résultats de recherches concernant l’habitat médiéval de certaines pièves médiévales : maisons nobles ou fortes du Sud (L. Poncin, R. Chessa…) et maisons paysannes septentrionales (A. Franzini, D. Istria, E. Tomas…). Or, certains villages corses du Nord ont également conservé de nombreux vestiges médiévaux d’édifices civils soignés et plus prestigieux que ces modestes maisons qui, elles, nous ont rarement laissé des murs en élévation. Ces données initiales sont extraites de la préparation d’une thèse de doctorat dont la problématique essentielle portera sur les éventuels commanditaires et occupants de ces types d’édifices peu connus.
La documentation archivistique concernant le rural corse est squelettique. La découverte dans les archives génoises d’un document datant des premières années du XVIe siècle a heureusement stimulé ma recherche puisqu’il y est question de plus de quarante torre de Castagniccia dont la dénomination est certainement à prendre dans le sens large d’édifices imposants et remarquables. À la fin du Moyen Âge, les caractéristiques principales de la construction de tels bâtiments, matériaux et techniques, étaient tributaires des ressources géologiques et humaines locales ainsi que du contexte historico-politique. Leurs dimensions et des éléments architecturaux, principalement visibles au niveau des ouvertures, reflètent une architecture spécifiquement médiévale. Trois types morphologiques principaux s’en dégagent. Aujourd’hui, ils sont encore souvent repérables, malgré les nombreuses modifications, altérations ou ajouts subis par les édifices depuis cinq siècles. Il était également important de retrouver les différentes fonctions qu’en avaient attendues primitivement les commanditaires. Joint à des données archivistiques et écrites maigres, ce complément d’information aidera certainement à dégager les traits spécifiques de cette strate sociale privilégiée présente dans plusieurs villages corses à l’aube des Temps modernes.

8- Paola CAMUFFO : Protomi antropomorfe, spunti di riflessione sulla decorazione architettonica negli edifici religiosi insulari.
L’oggetto dell’intervento verterà sulla tematica della decorazione scultorea ricorrente in alcuni edifici di culto a stampo romanico-pisano presenti nel contesto insulare. L’architettura religiosa corsa, per quanto riguarda la metà del XII secolo, vede fiorire una série di edifici capillarmente diffusi sul territorio che trovano moite somiglianze nelle regioni limitrofe toscane e sarde.
In questa sede verrà preso in esame un carattere specifîco di tali similitudini, ovvero la decorazione scultorea dei numerosi peducci, archetti e centine di monofore, ornati con motivi antropomorfi.
La problematicità insita nell’analisi storica di tali tracce archeologiche e l’intéresse che ne dériva, non riguarda solo la tecnica esecutiva ma una série di questioni che ne scaturiscono, considerando il contesto e l’uso per il quale il manufatto è stato impiegato.
Pertanto, pur non tralasciando una descrizione fisico-iconologica dei soggetti in questione, avanzero una proposta di lettura critica sull’elemento magico apotropaico in sé per poi concludere con una riflessione sulle competenze di coloro che, all’epoca, operavano nell’ambito dell’arte costruttiva.
In maniera specifica, saranno analizzati i seguenti punti:
– Il contesto architettonico religioso in cui sono inscrite le protomi ed il caso del loro reimpiego negli edifici di culto e civili.
– Il fenomeno delle teste apotropaiche: tradizione cultuale antica o semplice scelta decorativa?
– La diffusione delle têtes coupées tra storia e antropologia.
Gli esempi presi in considerazione riguarderanno in prevalenza le cappelle San Quilico di Cambia, la Trinità di Aregno e San Michèle di Murato, edifici presumibilmente della metà del XII secolo, la cui realizzazione è attribuibile ad una stessa maestranza proveniente dalla Toscana.