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Colloque novembre 2016

Colloque « la Corse et le monde méditerranéen de la fin du moyen-âge à la fin de l’époque moderne : Rapports économiques, enjeux stratégiques, échanges culturels»

Jeudi 17 novembre  2016

MATIN 

08h30 : Accueil

09h00 : Allocutions d’ouverture par le président du Conseil général de la Haute-Corse et par le président de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse.

Modérateur : Joseph Puccini

09h30 : La baie de Girolata et la Méditerranée : les dernières recherches archéologiques sous-marines.

Franca Cibecchini, E. Rieth, G. Dieulefet 

10h00 : La construction du fort de Girolata.

Antoine-Marie Graziani 

10h30 : Pause

10h45 : Calvi au bas Moyen-Âge, en particulier la tour du sel.

Paola Camuffo 

11h15 : Approche quantitative des céramiques importées à travers les sources archéologiques et historiques.

Emilie Tomas, avec la contribution de Jean-Christophe Liccia 

11h45 : Pause repas

 APRES-MIDI

Modérateur : Jean-Michel Casta

13h45 : Le bienheureux Alberto Leccapecore, de la Corse à Pise et à Clairvaux (première moitié du XIIe siècle).

Alain Venturini 

14h15 : Aspects de l’Eglise corse aux XIVe et XVe siècles d’après des sources vaticanes.

Damien Broc

14h45 : Pause

15h00 : Les Corses à Rome: l’arciconfraternità del Santissimo Sacramento e di Maria Santissima del Carmine. Moments fondateurs et actes notables.

Stéphane Marchetti   

15h30 : La Corse comme étape et/ou enjeu en Méditerranée sur « la route du Levant »  sous l’Ancien Régime et la Révolution française.

Francis Pomponi

16h00 : Fin de la première journée 

Vendredi 18 novembre  2016

MATIN

Modérateur : Francis Beretti

9h00 : La Corse, un enjeu en Méditerranée ? 1533 à 1768.

Michel Vergé-Franceschi 

9h30 : Le royaume Corse de Paoli et le  Bey de Tunis. Droit des peuples contre droit des puissants.

Denis Luciani

                                                         10h00 : Pause

 10h15: Quel rôle joua la Corse dans les échanges commerciaux à destination de Marseille, marché international des huiles de Méditerranée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ? (enjeux et réalités).

Denis Jouffroy

10h45: La politique douanière menée en Corse de 1768 à 1793

Jean-Yves Coppolani

11h15 : Pause repas

APRES-MIDI

Modérateur :Jean Arrighi

13h45 : Une compagnie de volontaires corses au service de la Grande Bretagne en 1782. 

            Francis Beretti

14h15 : Passer la mer : voyageurs entre Corse et « terre ferme » à la fin du XVIIIe siècle.

 Jean-Christophe Liccia

14h45 : Pause

15h00 : « L’Accademia dei Vagabondi » : une académie italienne aux XVIIe et XVIIIe siècles. 

Antoine Franzini 

15h30 : Peintres d’Italie continentale et commanditaires corses au XVIIe et XVIIIe siècles.

Michel-Edouard Nigaglioni 

16h00 : Clôture du colloque.

Les actes du colloque seront publiés dans le Bulletin de la Société des sciences.

Résumés

 – La baie de Girolata et la Méditerranée : les dernières recherches archéologiques sous-marines. Franca Cibecchini, E. Rieth, G. Dieulefet 

La baie de Girolata, seule baie vraiment abritée entre Calvi et Ajaccio, a tenu un rôle très important dans la navigation depuis l’Antiquité en tant que zone de mouillage et d’escale commerciale. Le hameau de Girolata (commune d’Osani) est blotti au fond d’une magnifique baie qui n’est véritablement accessible, encore aujourd’hui, que par la mer. L’historiographie rapporte qu’en 1540, le génois Giannettino Doria y a capturé le célèbre corsaire barbaresque Dragut, immobilisé dans la baie pour cause de mauvaises conditions météorologiques avec ses navires et le butin des razzias effectuées sur le littoral de la Corse, surtout à Lumio. Sous la domination génoise, la baie de Girolata devient un haut lieu stratégique pour le contrôle de la côte nord-occidentale de la Corse, surtout après la construction, en 1551-1552, du fort qui en domine et contrôle l’accès. L’importance de ce site maritime est illustrée par les données archéologiques recueillies au cours de ces dernières années, comme nous l’exposerons dans notre communication.

Le patrimoine maritime de Girolata était très mal connu avant la déclaration au Drassm en 2010 de trois épaves gisant à faible profondeur à proximités des pontons. A la suite de l’expertise du site occasionnée par cette déclaration, le Drassm organisa une première mission d’une semaine à Girolata en 2011, à laquelle succéda une deuxième courte mission en 2012 dans le cadre de la Carte Archéologique sous-marine de la Corse et enfin un chantier école de deux semaines en 2014. Grâce à ces missions il a été possible de dater de manière approximative les trois épaves, d’évaluer leur état de conservation, d’envisager d’éventuels systèmes de protection et d’évaluer plus précisément leurs caractéristiques architecturales et leur intérêt scientifique. Une de ces épaves, partiellement disloquée, a particulièrement attiré notre attention. Elle correspond en toute probabilité à un navire qui a fait naufrage au XVIe – XVIIe siècle (Girolata 2), comme l’indiquent ses caractéristiques de construction et la découverte en place entre les fourcats d’un fond de pichet ligure de cette époque.

Nous avons en même temps inventorié et documenté le très abondant mobilier recueilli dans la baie pendant les 40 dernières années. Ce sont surtout ces céramiques qui nous parlent de l’histoire de Girolata et nous renseignent sur son rôle au sein du cabotage de la Corse et parmi les voies commerciales de la Méditerranée occidentale entre le IIIe siècle avant J.-C. et l’époque contemporaine. Il s’agit très généralement d’objets appartenant aux cargaisons des navires en escales ou d’objets de bord, très fréquents dans les contextes archéologiques portuaires. À ce titre, le mouillage de Girolata est un observatoire privilégié car son espace portuaire a très peu changé depuis que les premiers marins sont venus s’y abriter. Cette communication s’attachera particulièrement aux vestiges des époques médiévale et moderne.

– La construction du fort de Girolata. Antoine-Marie Graziani 

Le site de Girolata a eu son moment de célébrité en 1540, lors de la capture de Dragut par Giovannettino Doria. Mais le lieu qui dépend comme Porto du commissaire de Calvi reste trop à l’écart et trop éloigné sans réel moyen pour qu’on ait la nécessité d’y construire un élément de fortification. La nouveauté provient de la décision de déplacer le gouverneur de Bastia à Calvi en 1543. Un ingénieur est envoyé, Gieronimo de Levanto, surnommé le levantino, rapidement chargé de la vérification des défenses de l’île. C’est lui qui construira, en 1551, la tour de Girolata, un édifice sur le chantier duquel il décèdera en 1552. L’Office de Saint-Georges décidera alors d’en revenir aux principes de l’inféodation en donnant la zone de Sia à un seigneur génois, en intégrant l’édifice construit dans un contrat. C’est ce seigneur qui achèvera l’édifice.

Plus tard, la transformation de la tour en fortin, en 1610, s’intègrera dans un grand effort mené par le gouvernement génois pour ouvrir la région de Sagone à Scandola. Au total, la construction du fort de Girolata révèle les différentes méthodes employées par Gênes pour organiser une défense de l’île, payée en réalité par les populations de Corse.

– Calvi au bas Moyen-Âge, en particulier la tour du sel. Paola Camuffo 

Le site défensif à forte vocation stratégique et militaire de Calvi est attribué à la deuxième moitié du XIIIe siècle et il représente donc une des premières villes médiévales de l’île après le préside génois de Bonifacio (1195). Au cours du XIIIe siècle la Superba semble consacrer son attention au développement des activités commerciales et économiques dans le nord-ouest de l’île par le biais de la fondation de Calvi qui, à partir de 1284, bénéficie d’un accord de protectorat avec Gênes.

Concernant la citadelle primitive de Calvi nous ne disposons que de très peu d’informations. A. Franzini précise que : le chantier le plus important de la Corse dans le milieu du XVe siècle était sans aucun doute celui des travaux effectués dans la forteresse de Calvi[1]. Selon le chroniqueur Giovanni della Grossa c’est au milieu du XVe siècle que les vestiges des premières fortifications de la ville font l’objet d’importants réaménagements jusqu’arriver à la construction d’une nouvelle forteresse à la fin du XVe siècle. En 1490 Cristofaro de Gadino, architecte lombard avec l’aide des ouvriers génois, commence la construction d’une forteresse tan dis que l’achèvement du castello se concrétise en février 1492. A la fin du XVe siècle est construite la torre de la Marina et son corridore, objet de l’étude. Au départ il s’agit d’une tour de guet destinée à défendre le port et les points de débarquements tout en étant placée sous le protectorat de la citadelle[2]. L’édifice assume plus tard une fonction majeure car il devient l’entrepôt où le sel était déposé. A cette dernière, qui a subit plusieurs réaménagements (notamment en 1700), sont assigné plusieurs appellations selon les plans de l’époque (torre che guarda il porto, tour sur le rivage, tour de la Marina, torre detta del Sale). 

– Approche quantitative des céramiques importées à travers les sources archéologiques et historiques. Emilie Tomas, avec la contribution de Jean-Christophe Liccia 

Cette communication s’inscrit dans la continuité de l’étude céramologique exposée lors du premier colloque intitulé  » La Corse et le monde méditerranéen : des origines au Moyen Age – échanges et circuits commerciaux. A la fin du Moyen Age, les productions importées sont diversifiées, mais les ateliers pisano-ligures sont majoritaires. Alors que les ateliers de Savone produisent des céramiques décorées d’un motif bleu sur fond bleu ou blanc, les officines de Montelupo se distinguent par leurs grands plats ornés de motifs géométriques ou floraux ? largement et méticuleusement colorés de vert, bleu, marron, orange ou encore de jaune. D’autres productions sont, toutefois, en moindre quantité, largement diffusées en Corse dont les ateliers de Fréjus. Si les opérations d’archéologie programmée et préventive offrent de nouveaux lots de mobilier permettant de confirmer ou non notre discours, les sources écrites conservent de précieux renseignements sur le commerce de ces céramiques. Cette communication mettra ainsi l’accent sur une confrontation entre les données archéologiques et textuelles.

– Le bienheureux Alberto Leccapecore, de la Corse à Pise et à Clairvaux (première moitié du XIIe siècle). Alain Venturini

Fils de noble famille et d’abord adonné au métier des armes, Alberto Leccapecore décida d’abandonner le siècle après la mort de son frère dans un duel. Quittant la Corse pour Pise, il vécut à San Vito sans pour autant embrasser la vie monastique. Il chercha en fait une voie nouvelle : vivre selon l’Evangile dans le siècle. Créateur d’une petite fraternité partageant son idéal, il fut surtout, au cours de son séjour pisan, l’inspirateur de saint Rainier. A la fin de sa vie, il reprit ses pérégrinations pour aller jusqu’à Compostelle puis à Paris, où il devint le conseiller de Louis VII. Il mourut en France, à Clairvaux, alors qu’il retournait à Pise. Le rédacteur de la Vita de saint Rainier, Benincasa, lui a consacré une véritable Vita enchâssée dans la première : son oeuvre nous permet de saisir toute l’importance d’Alberto pour l’émergence d’une spiritualité laïque dans la première moitié du XIIe siècle.

– Aspects de l’Eglise corse aux XIVe et XVe siècles d’après des sources vaticanes. Damien Broc 

Si les recherches concernant la Corse médiévale se sont multipliées ces quarante dernières années, elles se sont somme toute peu penchées sur l’histoire de l’Église. La faute sans doute à une tendance historiographique française très centrée sur les questions du politique mais aussi à des sources génoises et milanaises peu loquaces s’agissant de la vie de l’Église.

Si nous voulons obtenir quelque progrès en la matière, il est indispensable d’exploiter les fonds de l’Archivio Segreto Vaticano. C’est ce que je me propose de faire en vue notamment d’éclairer la situation de l’Église insulaire au temps des schismes, étant entendu qu’elle ne demeurait pas à l’écart des cahots qui secouaient l’Occident. D’ailleurs, d’une manière générale, l’île était bien insérée dans la vie de l’Église. C’est ainsi que les évêques des diocèses corses effectuaient de nombreux et longs séjours à la cour d’Avignon où, comme tant d’autres prélats présents sur place, ils participaient à l’administration de l’Église, surtout par des concessions d’indulgences. Plus loin encore, les débats politico-religieux du temps gagnaient aussi la Corse. Par exemple, le schisme de 1328-1329 qui opposait Jean XXII à Nicolas V autour de la question de la théocratie pontificale avait un certain écho et des répercussions en Corse. 

– Les Corses à Rome: l’arciconfraternità del Santissimo Sacramento e di Maria Santissima del Carmine. Moments fondateurs et actes notables. Stéphane Marchetti  

C’est en 1543 que le prieur des carmes de la Basilique San Crisogono, Giovanni Battista Granelli, créa en les mus de ladite basilique, l’Arciconfraternita del Santissimo Sacramento e di Maria Santissima del Carmine. Cette confrérie est l’émanation même du renouveau théologique voulu par le pape Paul III (qui convoqua le Concile de Trente en cette année, pour une première séance en 1545), qui dans ses souhaits recommandait une plus grande vénération du Corps du Christ ([…] Santissimo Sacramento […]). C’est tout naturellement que les Corses, présents en grand nombre à Rome prirent part à cette création. C’est d’ailleurs sous le pontificat du pape Paul III, que les Corses installés à Rome obtinrent de nombreux privilèges, comme celui de pouvoir être ensevelis en la Basilique San Crisogno, dite Chiesa di i Corsi. A la consultation des archives de cette confrérie, on dénombre beaucoup de Corses ; dans un souci du détail propre aux carmes, on trouve également annotés les villages corses d’origines. Nul n’est sans savoir que de 1604 à 1662, les Corses formèrent la Guardia Corsa Papale ; la quasi-totalité de ces gardes corses étaient confrères, et jouèrent un rôle de premier plan dans la vie du Trastevere, où cette confrérie à une fonction prédominante, encore de nos jours.  

–  La Corse comme étape et/ou enjeu en Méditerranée sur « la route du Levant » sous l’Ancien Régime et la Révolution française. Francis Pomponi 

La place de la Corse en Méditerranée comme étape ou enjeu sur les voies maritimes en direction des rives méridionales et orientales du mare nostrum est connue pour les moments forts de la rivalité entre Pise et Gênes au Moyen Age et ceux de la pêche au corail sur les rives d’Afrique du Nord au XVIe, au temps de Sampiero corso, des Lenche et de Sanson Napollon ou, plus tard, de la Compagnie d’Afrique sous l’Ancien régime français au XVIIIe.

Moins bien traitée en tant que telle par l’historiographie insulaire est sa place sur « la route du Levant ». Le fait, antérieur au XVIIIe, devient prégnant lors de la conquête française au lendemain de la guerre de 7 ans lorsque s’effectue un recentrage des visées stratégiques et commerciales de la France de l’Atlantique vers la Méditerranée, par suite des pertes subies au Canada et aux Antilles. On pourra évoquer comme repère pour cette époque charnière l’activité de Roux dit de Corse de Marseille, marquis de Brue. La position d’enjeu maritime de la Corse s’affirme à propos de la question des îles intermédiaires disputées entre la monarchie française et la royauté de Piémont-Sardaigne sous l’Ancien Régime et elle rebondit encore -ce que l’on connaît moins-sous la Révolution française, au moment de l’expédition de Sardaigne (janvier 1793). Pensons aux prises de position des conventionnels Saliceti de Corse et Barbaroux de Marseille et à leur contribution au débat plus large qui se pose alors entre impérialisme et prosélytisme révolutionnaire d’une part et cosmopolitisme hérité des lumières de l’autre. Les représentants de la métropole marchande et de la Corse prônent tous deux, au nom de la sauvegarde de la route du Levant, un interventionnisme en Méditerranée où Corse et Sardaigne auraient fait l’objet de la part de l’Exécutif de tous les soins militaires, économiques et stratégiques requis par les circonstances 

– La corse, un enjeu en Méditerranée ? 1533 à 1768. Michel Vergé-Franceschi 

De par sa position en Méditerranée, la Corse s’est toujours avérée être un enjeu pour toutes les civilisations antiques et les puissances médiévales. A l’époque moderne (1492-1792), son statut d’enjeu demeure.

En 1533, les Corses se multiplient à Marseille autour de Sampiero Corso (colonel français) et de Tomasino Lenche (négociant naturalise).

La Corse est donc entrainée dans la politique franco-turque de La Sublime Porte. La flotte franco-musulmane s’empare de Bastia, Ajaccio, Bonifacio (1553). Calvi reste génoise 1553. « La Corse est le merveilleux cavalier qui chevauche la Méditerranée » (Catherine de Medicis).

Les échevins, consuls, édiles marseillais sortent essentiellement de Centuri car la ligne Centuri/Marseille coupe a angle droit les communications Hispano-génoises (Barcelone / Gênes alliées a partir de 1528).

1694 changes la donne. La Royal Navy hiverne pour la première fois en Méditerranée. Les Anglais prennent Gibraltar (1704) qu’ils conservent avec Minorque (1713).

La présence anglaise en Levant incite la France a regarder la Corse d’un oeil intéresse car Londres ne peut menacer Toulon, premier arsenal militaire français.

Paoli est le symbole de ce XVIIIe siècle corse qui voit la France et l’Angleterre entamer la Seconde Guerre de Cent Ans (1688-1815) que Bonaparte puis Napoléon finiront par perdre a Aboukir (1798) et Trafalgar (1805) alors que les derniers échevins corses administrent encore Marseille (1787).

Enjeu entre Français de François 1er (allie de Soliman) et Espagnols de Charles Quint (allie de Gênes), la Corse est alors disputée entre la France de Louis XV qui triomphe a Ponte Novo (1769) et l’Angleterre de George III qui pensionne le Babbu.

– Le royaume Corse de Paoli et le Bey de Tunis. Droit des peuples contre droit des puissants. Denis Luciani

L’établissement des relations entre Paoli et le Bey de Tunis marque à la foi une continuité et un tournant : continuité de « relations » avec le monde des Barbaresques, captifs, renégats ou pêcheurs de corail qui existait depuis le XVIe siècle, relations illustrées, en partie, par les Corses du bastion de France à Alger. C’est probablement par l’intermédiaire de ces relations que Paoli établit les contacts avec le Bey aboutissant à des accords commerciaux et politiques de première importance. Le tournant fut que ces accords, d’abord tacites, seront suivis d’effets puis formalisés concrétisant par la même l’avènement de la nouvelle puissance navale et commerciale corse en Méditerranée

Lorsque arrive la nouvelle de la signature du traité de Versailles, les relations entre le Bey et le consul de France De Saizieu, jusque-là excellentes, se tendent : le consul tente d’empêcher la réalisation d’un axe corso-tunisien. Ses lettres rendent compte de la détérioration des relations franco-tunisiennes ainsi que de la sympathie de plus en plus ouverte du Bey envers la Corse de Paoli. La nouvelle de la défaite française à Borgu renforce l’attitude pro corse du Bey qui manifeste ouvertement sa joie et dont les raïs attaquent, dès novembre 1768, des bateaux français. La correspondance du consul de France se fait l’écho de la détérioration des relations avec la régence.

La régence de Tunis est bien l’alliée de la Corse indépendante de Paoli. La politique de ce dernier n’est pas sans inquiéter certains voisins notamment les Sardes, pourtant eux aussi fidèles alliés. Tant la maison de Savoie que les populations sardes – considérées par Paoli comme des frères- sont inquiètes de voir le chef de la Corse indépendante et le Bey de Tunis entretenir de très bonnes relations alors que les corsaires barbaresques continuent leurs déprédations. Cependant, ni les convictions religieuses de Paoli, ni ses relations privilégiées avec Rome ou d’autres puissances italiennes, ni la catholicité de la Corse ne viendront remettre en cause sa politique méditerranéenne vis-à-vis du monde musulman. Par réalisme politique, Paoli n’officialisera pas les accords avec le Bey, de même ce dernier ménagera la France jusqu’en octobre 1768.

L’hostilité ouverte du Bey à la guerre de conquête du roi de France après la défaite de Borgu, lui vaudra une mise en garde cinglante du consul, le menaçant de guerre ouverte en cas de poursuite de ses relations avec Paoli. Le Bey défie ouvertement la France autorisant même ses corsaires à attaquer les navires français. La nouvelle de la défaite des Corses à Ponte Novu ne le ramène pas à de meilleures dispositions. Il refuse de reconnaître l’annexion de la Corse par la France, arguant même d’un traité qu’il aurait conclu avec Paoli. Finalement, c’est uniquement sous la menace de la flotte française que le Bey acceptera, contraint et forcé, de reconnaître l’annexion française de l’île en 1770, avec les bombardements de Sousse, Bizerte et Tunis par l’escadre de Toulon.

 Le Bey céda uniquement devant l’emploi d’une force auquel il n’était plus en capacité de répondre. Nous avons ici les trois composantes de la politique navale, militaire et commerciale vis-à-vis de l’Afrique du Nord que Paoli voulut mettre en place et que le roi de France, prenant la suite de Gênes, s’empressa d’effacer : les relations diplomatiques et commerciales avec la Barbaria, l’exploitation de la pêche du corail et la remise des captifs résultant des opérations de course en Méditerranée. « L’avenir de la Corse est sur mer ». Cette phrase de Paoli ne fut pas dite en vain ; si les Génois ne purent durant des siècles empêcher les Corses, tout au moins une partie d’entre eux, d’être présents sur mer, ils s’efforcèrent d’exercer, via fiscalité et droits de douanes, un monopole sur le commerce maritime. Paoli en créant la marine corse désorganisait le commerce génois et faisait naître un concurrent direct à la thalassocratie ligure.

Les choix de Paoli furent ceux d’un chef d’Etat conscient des impératifs stratégiques de la nation corse en Méditerranée, conscient également que ces choix ne devaient pas remettre en cause le ciment collectif de cette même nation. Paoli se présente comme l’héritier d’Ugo Colonna et des cinarchesi tout comme de Sampieru. L’établissement des relations officielles de l’Etat paoliste avec les régences musulmanes allait de paire avec la volonté de faire de la Corse une puissance navale et commerciale en Méditerranée. Il traduisait une aspiration à l’ouverture vers un univers maritime qui ne put s’établir faute de maîtriser sa destinée politique.

– Quel rôle joua la Corse dans les échanges commerciaux à destination de Marseille, marché international des huiles de Méditerranée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ? (Enjeux et réalités). Denis Jouffroy

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Marseille devient le véritable marché international des huiles et en particulier des huiles d’olive de toute la Méditerranée. L’essor de l’activité savonnière à cette époque explique le rôle incontournable joué par la place phocéenne. En effet Marseille est le théâtre d’un bouillonnement industriel grâce aux dizaines d’entreprises de transformation et de fabrication du savon installées dans la ville et qui emploient des centaines d’ouvriers spécialisés. La place marseillaise organise, structure et exerce une forme de monopole sur le commerce des productions oléicoles du pourtour méditerranéen. Dans ce contexte particulier quel est le poids de la production oléicole insulaire dans les pulsations de ce marché international ? Durant cette période mouvementée sur le plan politique en Corse, quels sont les enjeux économiques et géopolitiques des exportations d’huile corse en direction de Marseille ? Nous essayerons de retracer les grandes lignes de cette histoire en essayant d’apporter un éclairage nouveau sur les réalités et les enjeux politiques et économiques de ces échanges commerciaux encore peu étudiés et dont nous n’avons pas encore pris la mesure de leur importance dans l’histoire de l’île. 

– La politique douanière menée en Corse de 1768 à 1793. Jean-Yves Coppolani 

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Marseille devient le véritable marché international des huiles et en particulier des huiles d’olive de toute la Méditerranée. L’essor de l’activité savonnière à cette époque explique le rôle incontournable joué par la place phocéenne. En effet Marseille est le théâtre d’un bouillonnement industriel grâce aux dizaines d’entreprises de transformation et de fabrication du savon installées dans la ville et qui emploient des centaines d’ouvriers spécialisés. La place marseillaise organise, structure et exerce une forme de monopole sur le commerce des productions oléicoles du pourtour méditerranéen. Dans ce contexte particulier quel est le poids de la production oléicole insulaire dans les pulsations de ce marché international ? Durant cette période mouvementée sur le plan politique en Corse, quels sont les enjeux économiques et géopolitiques des exportations d’huile corse en direction de Marseille ? Nous essayerons de retracer les grandes lignes de cette histoire en essayant d’apporter un éclairage nouveau sur les réalités et les enjeux politiques et économiques de ces échanges commerciaux encore peu étudiés et dont nous n’avons pas encore pris la mesure de leur importance dans l’histoire de l’île.

– Une compagnie de volontaires corses au service de la Grande Bretagne en 1782. Francis Beretti

Il s’agit de présenter un manuscrit inédit, intitulé : Giornale della spedizione fatta da Livorno per Porto Maone il dì 24 febrajo 1782. C’est une sorte de livre de bord, qui commence le 24 février 1782, et se termine le 3 octobre de la même année. L’auteur, anonyme, fait le récit d’un voyage qui a comme destination Port-Mahon, puis Gibraltar, deux places fortes que les britanniques s’efforcent de conserver face aux alliés franco-espagnols ».

– Passer la mer : voyageurs entre Corse et « terre ferme » à la fin du XVIIIe siècle. Jean-Christophe Liccia

Que ce soit pour des raisons professionnelles, familiales, médicales, politiques ou religieuses, des milliers d’individus franchissaient chaque année la mer qui sépare la Corse du continent, pour un séjour de quelques jours, de plusieurs mois voire définitif. Nous tenterons de lister et de quantifier les lieux d’origine ou de destination des migrants, les motifs de leur déplacement et la durée de leur séjour, à la fin d’un XVIIIe siècle où la Corse, si proche des grandes villes italiennes, devient un motif de curiosité si ce n’est une étape du Grand Tour. Des sources inédites serviront de base à cette approche.

– « L’Accademia dei Vagabondi » : une académie italienne aux XVIIe et XVIIIe siècles. Antoine Franzini :

La vigueur du mouvement académique dans l’Europe moderne va contribuer de manière décisive à la réorganisation des savoirs et de la sociabilité savante, et aussi à l’émergence des figures modernes du savant comme de l’artiste. Ce mouvement se distingue des universités alors en franc déclin, en cultivant l’utopie d’une république savante.

Ainsi, des centaines d’académies littéraires naissent dans la péninsule italienne depuis le XVIe siècle où ont commencé de se former ces sociétés savantes qui reprenaient le terme grec ancien d’académies. C’est dans ce contexte florissant qu’est fondée à Bastia en 1658 l’Accademia dei Vagabondi. Elle fermera ses portes au début des années 1720. Quand elle renaît en 1749, pour trois ans seulement, sous l’impulsion du marquis de Cursay, elle répond plutôt dans son projet et ses références à ce qui se fait dans le royaume de France, contrairement aux années de sa fondation accomplie dans le modèle italien, voire ligure.

– Peintres d’Italie continentale et commanditaires corses au XVIIe et XVIIIe siècles. Michel-Edouard Nigaglioni

 Les églises et chapelles de Corse sont dotées d’un patrimoine pictural important, tant qualitativement que quantitativement. Si l’on considère l’ensemble des tableaux contenus dans ces édifices, on constate que 80% des œuvres ont été peintes sur place. Elles ont été réalisées sur le sol de la Corse, soit par des peintres locaux, soit par des artistes étrangers à l’île (simplement de passage ou installés pour une période plus ou moins longue). Les 20% restant sont constitués de toiles commandées en Italie continentale puis expédiées dans l’île, en caisse, par voie maritime. Plusieurs écoles sont représentées dans le groupe d’œuvres en question : il s’agit principalement d’œuvres génoises et romaines, mais aussi, plus ponctuellement, florentines et milanaises.

En se basant sur les résultats obtenus au terme de l’inventaire de plus de 500 édifices religieux, on est aujourd’hui en mesure de publier une sélection d’œuvres remarquables et représentatives. Elle permet de donner un premier panorama de ce corpus, d’en saisir l’intérêt, la qualité et la diversité.

 

 


[1] FRANZINI A., 2005, La Corse du XIVe siècle, Politique et société, 1433-1483, Ajaccio, p. 432.

[2] BATTESTINI F. F., 1968, Calvi au XVIe siécle.1563-1607, Paris.

Conférence Giansily

Bibliothèque Patrimoniale

Conférence

Vendredi 30 septembre 2016 à 18h30

Entrée Libre

 Georges Artemoff (1892-1965), Bonifacio, 1925, huile sur toile marouflée, 32 x 37 cm. © DR

 La Ville d’Ajaccio propose en partenariat avec la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse propose une rencontre avec Monsieur Pierre Claude Giansily, intitulée « La Corse vue par les peintres étrangers : 1890-1940 ».

« La présence de peintres de diverses nationalités en Corse au cours de la première moitié du XXe siècle s’est traduite par une production d’une très grande richesse. Ces artistes, nombreux, prouvent l’attrait de l’Europe pour les plus éloignés d’entre eux et l’intérêt pour les européens de la France et de la Corse. Les pays du bassin méditerranéen avec leurs particularités et une lumière omniprésente ont été pour la plupart des peintres, l’élément de décision complémentaire et ce sont près d’une centaine d’artistes, dont certains réputés, qui ont peint l’île de Beauté. » PC GIANSILY

 Pierre-Claude Giansily est un écrivain et historien de l’art français. Il a dirigé plusieurs expositions à Ajaccio et est l’auteur de différents livres et articles ayant pour thème l’art en général et la peinture en particulier. 

 RENSEIGNEMENTS

Direction de la culture / Espace Diamant

04 95 50 40 80       http://espace-diamant.ajaccio.fr

colloque juin 2016

Sociéte des sciences naturelles et historiques de la corse

Huitième tribune des Chercheurs

 

Université de Corse

Histoire et archéologie médiévales

(Seconde session)

 

Lundi 20 juin 2016

Salle des délibérations du conseil départemental de Haute-Corse 

MATIN

09 h00 : Accueil

09 h 30 : Allocutions d’ouverture par le président du conseil départemental de la Haute-Corse, par le président de l’Université de Corse et par le président de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse.

Modérateur : Jean-André Cancellieri

10 h 00 : Paola Camuffo – Les cités fortifiées dans la Corse de la fin du Moyen Age.

10 h 30 : Damien Broc – Paysages du nord de la Corse autour de 1500 : continuités et mutations

11 h 00 – 11 h 15 : Pause

11 h 15 : Philippe Colombani Pouvoirs et légitimités dans la Corse médiévale

11 h 45 : Michèle Ferrara L’image de la femme corse dans les Chroniques de Giovanni della Grossa et de Pietro Cirneo

APRÈS-MIDI

Modérateur : Jean-Michel Casta

14 h 00 : Corrado Zedda – Contexte ecclésiastique et pouvoirs politiques en Corse au temps de la réforme grégorienne : la réorganisation des diocèses

14 h 30 : Maxime Vuillamier – Spanu en Balagne : la mutation d’un domaine monastique médiéval en territoire touristique contemporain

15 h 00 : Vannina Marchi van Cauwelaert – La Corse au miroir de la Sardaigne : approche comparée des révoltes « arborense » et « cinarchese », mi XIVe – début XVIe siècle

 15 h 30 -16 h 00 : Questions et clôture des travaux

 Les communications de Mme Emilie Tomas : Eléments de réflexion sur l’architecture civile de Bastia aux XVe-XVIe siècles, et de Mme Annelise Zanardi Pour une approche réticulaire de la Corse médiévale. Quels outils, quelle méthode ? seront jointes aux actes du colloque qui seront édités dans la publication de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse : Corse d’hier et de demain, nouvelle édition

Colloque 19 et 20 novembre 2015

19 novembre 2015: Amphithéâtre de l’IRA, Quai des martyrs de la Libération, BASTIA

de 14 heures à 17 heures

20 novembre 2015: Conseil départemental de Haute-Corse, BASTIA

de 9 heures à 17 heures

Le châtaignier dans tous ses états (en Corse et ailleurs)

Le châtaignier est partie intégrante du paysage corse depuis les temps les plus reculés. Il a, nous dit Pierre Simi, notre regretté président et géographe émérite, « façonné au cours des siècles, non seulement un pays mais aussi une société villageoise originale, à l’esprit d’entraide très poussé, et l’abondance aidant, à la proverbiale générosité ». C’est ainsi qu’il lui a paru équitable de parler d’une « civilisation du châtaignier rendant ainsi hommage à ces paysans lucides qui ont su planter et entretenir une forêt fruitière de première valeur… ».

Lire la suite

Conférence Henri Fabre

Conférence

 

« Jean Henri Fabre

 

 en Corse :1849-1852,

 

La conversion du mathématicien en

 

 naturaliste. »

 

Présentée par la Société des sciences historiques

 

 et naturelles de la Corse,

 

et animée par M. Alain Gauthier

.

Vendredi 25 septembre 2015 à 18h30

 

A la Bibliothèque Patrimoniale

 

Entrée Libre

 

 

Dans le cadre de son cycle de conférences en partenariat avec la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, la Ville d’Ajaccio présente la conférence :

« Jean Henri Fabre en Corse :

1849-1852,

La conversion du mathématicien en naturaliste. »

Cette conférence présentée le 25 septembre 2015 à la Bibliothèque Patrimoniale autour de Jean Henri Fabre, sera animée par Monsieur Alain GAUTIER, Agrégé de l’Université, Docteur en géologie, Hydrogéologue agréé.

«Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s’exprime en poète », c’est ainsi que Jean Rostand qualifie Jean-Henri Fabre

« Fabre a 25 ans lorsqu’il est nommé professeur au collège d’Ajaccio (il est né le 21 décembre 1823 à Saint Léon du Lévézou dans l’Aveyron), 30 quand il quitte la Corse pour Avignon.

Il est  nommé, le 22 janvier 1849, comme professeur de physique au collège d’Ajaccio.

C’est donc un jeune enseignant dument diplômé qui arrive en Corse pour enseigner la Physique [….]

Jean Henri Fabre sait déjà qu’il est plus attiré par les Sciences naturelles que par les mathématiques, mais  la lecture des « souvenirs entomologiques » parait indiquer qu’en 1871, vingt ans après avoir quitté l’île, Jean Henri Fabre affirme que c’est bien en Corse que l’orientation future de ses recherches a vu le jour.

En 1853, il écrira à Moquin-Tandon pour lui confirmer qu’il va faire une thèse de sciences naturelles. Il abandonne en même temps l’idée de préparer l’agrégation de mathématiques, préparation qui était l’une des raisons invoquées pour quitter l’île.

C’est donc bien dans l’île de Beauté que la vocation naturaliste s’est affirmée, quand bien même et paradoxalement, il répète à plusieurs reprises  dans ses courriers à Requien, sa volonté farouche de vouloir revenir sur le continent, et cela dès la première année de sa présence dans l’île.

Après le mont Ventoux : les plages,  les forêts de la Corse et les sommets vont lui fournir un cadre idéal qui lui fera sans doute oublier momentanément  son désir de rentrer dans le comtat Venaissin.

Il n’a, semble-t-il, laissé que très peu de  souvenirs chez ses contemporains en Corse. Et il est aujourd’hui  ignoré de la ville où le professeur de physique  se serait définitivement  converti aux Sciences naturelles et surtout à l’observation naturaliste avec le succès international que l’on sait.

 

Au vingtième siècle, une plaque de marbre est apposée le 30 juin 1927 au collège Fesch. Située aujourd’hui au premier étage de la galerie de peinture du Palais Fesch, elle rappelle son passage en ces lieux alors qu’à ce même étage étaient situées certaines des salles de classe du collège Fesch, dont le laboratoire de physique.

 

Puisse cette conférence et le petit livre qui parait aujourd’hui sur le séjour de J.H. Fabre à Ajaccio raviver le souvenir du jeune naturaliste qui a fait une partie de ses gammes dans l’île de Beauté, il y a maintenant plus de cent soixante ans. »

Colloque novembre 2014

Programme du colloque

En hommage au professeur Antoine-Laurent Serpentini :

La société en Corse À l’époque génoise

Le vendredi 14 novembre 2014

Salons d’honneur du conseil général de Haute-Corse

 

08h30 – Accueil des participants

09h00 –  Discours de M. le président du conseil général de la Haute-Corse, de M. le maire de Bastia, de M. le président de l’université de Corse, et allocution d’ouverture du président de la Société des sciences naturelles et historiques de la Corse.

Modérateur : Eugène Gherardi

09h20 – Denis Jouffroy : Les acteurs de la Coltivazione : identités plurielles

09h45 – Pierre Santoni : Prélude à la Coltivazione en Ampugnani et à l’entour au début du XVIIe siècle

10h10 – Lucile Gandolfi – de la Piquelière : « Les voix du silence », vie quotidienne à Biguglia, à travers notaires, procédures, documents divers

10h35 –  questions et pause

11h00 – Jean-Christophe Liccia : La constitution des dots dans le nord de la Corse (1564-1769). Quelques nouveaux dépouillements d’archives

11h25 – Stéphane Marchetti : Le rapport à la mort en Orezza aux XVIe – XVIIIe siècles

11h50 –  Jean-Yves Coppolani : La Caroline et les Statuti criminali di Corsica (1571)

 

12h15 – questions

12h45 – pause déjeuner

Modérateur : Jean-Yves Coppolani

13h45 – Jean-Baptiste Ricci : L’émigration militaire en Corse aux temps modernes durant la souveraineté génoise

14h10 –  Aldo Agosto : Alla tavola del governatore

14h35 – Eugène Gherardi : A la table du Général Paoli. Notes sur les usages alimentaires des élites corses au XVIIIe siècle

 

15h00 – questions et pause

 

15h25 – Luisa Nieddu : « La montée au Calvaire de Bastia ». Proposition pour une dérivation inédite du « Spasimo di Sicilia » de Raphaël, provenant de l’atelier de Jacopo Ripanda (Bologna 1465 environ – Roma 1516)

16h00 – Michel-Edouard Nigaglioni : la vie et l’œuvre de Marc’Antonio de Santis, peintre bastiais du XVIIe siècle

16h25 – Petru Santu Menozzi : La Corsica tiraneggiata : comment la poésie dit-elle les premières Révolutions de Corse ?

 

16h50 –  questions et fin des travaux

 

Les actes du colloque seront publiés dans le Bulletin de la Société des sciences.

Ce colloque est organisé en partenariat avec le conseil général de Haute-Corse et avec le soutien de la collectivité territoriale de Corse (CTC), la mairie de Bastia.

Conférence Olivesi

Les Bonaparte et l’Antique. Jean-Marc Olivesi

De sa mère Letizia, Napoléon a dit  : « C’est une femme antique, elle est au dessus des révolutions ». Un portrait de Letizia conservé à la Maison Bonaparte illustre parfaitement ce propos. C’est un buste dont l’original a été réalisé par l’un des plus grands sculpteurs du Néoclassicisme : Antonio Canova, et qui rappelle les représentations des impératrices romaines.
Plus généralement, chez les Bonaparte, le modèle antique se lit à plusieurs niveaux.
D’abord, ils vont vivre pleinement la vogue du Néoclassicisme, mouvement lancé par la redécouverte d’Herculanum (fouillée depuis 1738) et de Pompéi (depuis 1748), où l’Antique devient le modèle artistique par excellence. Cette vogue est relayée en France d’une part par l’idéal moral antique promu par la Révolution : on admire la République romaine et la cité grecque de Sparte, et d’autre part par le souvenir de la puissance de la Rome impériale, valorisée sous l’Empire.
Ensuite, on considère la Corse comme une terre antique, non pas tant par ses monuments, car les vestiges d’Aleria sont très mal connus, mais par les mœurs de ses habitants marqués par la frugalité, le dédain du luxe et des biens matériels, l’honneur et le dévouement total à la patrie, notamment sous Pascal Paoli.
Les Européens retrouvent dans l’île les vertus de la Rome républicaine, tandis que certains vont jusqu’à comparer Corte, capitale de la Corse indépendante, avec Sparte.
C’est ainsi que dans le cadre du grand Tour, certains aristocrates anglais ajoutent une étape corse à leur voyage, comme le comte de Pembroke, qui vient rencontrer Pascal Paoli et dont il rapporte le portrait peint par Rotigliardi dans son château de Wilton House.
Enfin, la culture classique des Bonaparte est bien réelle.
 En effet, Joseph raconte comment Napoléon, venu pour un congé à Ajaccio, avait réuni « les œuvres de Plutarque, de Platon, de Ciceron, de Tite-Live, de Cornelius Népos, de Tacite, traduites en français.»
Joseph, encore, raconte comment, à l’école, leur maître avait distribué les élèves entre Romains et Carthaginois : Joseph, l’aîné, était le chef des troupes de Rome, et Napoléon, le chef des troupes de Carthage. Le rôle du vaincu ne lui convenant pas, le futur Empereur fit tout pour être le chef des Romains…
A Brienne, le jeune Bonaparte déclame les auteurs classiques debout sur une table et propose que les élèves reconstituent les jeux olympiques et les courses de char. Ses condisciples l’appellent « le Spartiate ». Mais il est mauvais en Latin !
A Sainte Hélène, l’Empereur déchu lit et commente à son auditoire La conjuration de Catilina, Les Gracques, la Guerre des Gaules de Jules César, la Médée de Sénèque. Consultant une édition de Strabon qu’il avait fait rééditer sous les auspices de l’Institut, il explique qu’il souhaitait rééditer ainsi tous les classiques. Souvent, Napoléon compare sa mère à Cornélie, mère des Gracques, tandis que Lucien se fait appeler Brutus.
Toujours à Sainte-Hélène, lors d’une discussion relative à la destruction et à la redécouverte d’Herculanum et de Pompéi, Napoléon explique que si Rome était restée sous sa domination, il aurait fait restaurer tout ce qu’il était possible.
Les membres de sa famille vont avoir un rôle important dans la valorisation du Patrimoine antique :
 
Le prince Camille Borghese, époux de Pauline, va vendre son exceptionnelle collection de marbres antiques, dont le Gladiateur, à Napoléon qui va les présenter au Louvre. Pauline, posant en Vénus Victorieuse pour Canova, va ainsi susciter l’un des chefs-d’œuvre du Néoclassicisme.
En tant que reine de Naples, Caroline va encourager les fouilles de Pompéi. Sous son règne, jusqu’à six cents ouvriers travailleront en même temps sur le site archéologique. Elle continue ainsi l’action de son frère Joseph, auquel elle a succédé après le départ de ce dernier pour le trône d’Espagne. Le peintre Wicar l’a représenté tenant les plans de ce qui est aujourd’hui le musée archéologique de Naples.
Fait prince par le Pape, Lucien va trouver sur ses terres de Canino des vestiges et des objets étrusques, culture qu’il sera l’un des premiers à découvrir et à mettre en valeur.
Enfin, Elisa en exil dans le nord de l’Italie, paiera sur sa cassette les fouilles d’Aquileia, qui comptait près de deux cent mille habitants sous l’Empire romain.

Tribune des chercheurs juin 2014

Sociéte des sciences naturelles et historiques de la corse

Sixième tribune des Chercheurs

Dynamique des Territoires et Développement Durable 

Université de Corse

 Vendredi 6 juin 2014

Salle des délibérations du conseil général de haute-Corse

Responsable scientifique : M.-A. Maupertuis (Professeure en Sciences économiques)

Les questions de dynamique territoriale et de développement durable font l’objet d’une réflexion importante depuis plusieurs années. A l’Université de Corse Pasquale Paoli, les travaux se sont orientés sur les interactions hommes-milieux et les conditions de soutenabilité du développement au sein des espaces insulaires, en particulier méditerranéens.
En particulier, il est apparu comme essentiel d’intégrer le développement durable aux politiques territoriales. Ces politiques territoriales de développement durable reposent sur le constat suivant lequel de profondes recompositions affectent la géographie des activités humaines et économiques, dans un contexte historique marqué par deux tendances fortes.
En premier lieu, l’existence d’un processus d’intégration économique des régions aux niveaux européen et mondial basé sur la baisse continue des coûts de transfert (transports, TIC, etc.) qui induit des phénomènes d’agglomération et de spécialisation entre et au sein des territoires. En second lieu, la pression de plus en plus forte exercée par les activités économiques sur l’environnement, qui invite à définir des mesures politiques pour un développement durable des territoires concernés.
Les travaux de l’équipe « Dynamique des Territoires et Développement Durable » visent précisément à analyser, à différentes échelles spatiales, les stratégies des acteurs publics et privés permettant de répondre aux enjeux de soutenabilité précédemment évoqués.

                                                        MATIN

                                 Modérateur : Marie-Antoinette Maupertuis

09h30 : Accueil

10h00 : Allocutions d’ouverture par le président du conseil général de la Haute-Corse, par le président de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse et par le président de l’université de Corse.

10h15 : Caroline Tafani – Evaluation de la vulnérabilité de l’agriculture face à la pression foncière : un outil au service d’un développement territorial durable

Que l’on se situe dans un espace périurbain en pleine expansion ou sur une frange côtière touristique particulièrement attractive, le marché foncier est extrêmement tendu. Il a été montré, à maintes reprises et en divers lieux, que dans ces contextes, les espaces agricoles servent généralement de réserve foncière pour l’urbanisation. L’agriculture recule, parfois disparaît, au mieux se réarrange dans les espaces interstitiels, trouvant parfois aussi dans la demande urbano-touristique de nouveaux débouchés. Dans tous les cas, sa place évolue largement et pose question, aux agriculteurs en premier lieu, mais aussi à la société, et donc aux gestionnaires des territoires. Le foncier agricole pouvant être à la fois ressource alimentaire, patrimoine à transmettre ou réserve d’espace, les enjeux autour de sa gestion sont cruciaux : par principe de précaution, faut-il geler tout le patrimoine pour les générations futures ? Faut-il sacrifier certains lieux pour mieux en préserver d’autres ? Lesquels ? Comment hiérarchiser les zones d’intervention prioritaires ?

 Cette communication ambitionne précisément d’apporter des éléments de réponses à ces questionnements en présentant un outil d’évaluation de la vulnérabilité de l’agriculture -des agricultures- face à la pression foncière.

10h40 : Mathilde Woillez – A la croisée des chemins : comparaison des trajectoires touristiques et des dynamiques organisationnelles de deux territoires insulaires méditerranéens, en Corse et en Crète.
Avec le développement d’un tourisme pas toujours maîtrisé par les populations locales, les territoires insulaires de Méditerranée sont soumis à d’importantes pressions, qu’elles soient foncières et immobilières, environnementales, économiques ou encore socioculturelles avec notamment la recomposition des sociétés locales liée aux migrations. Notre projet de thèse propose d’étudier les conditions d’émergence d’une gouvernance partagée du tourisme dans deux territoires insulaires méditerranéens, l’un en Corse -la Castagniccia Mare è Monti- et l’autre en Crète -le dème de Sitia-, dans la perspective d’une meilleure maîtrise par les sociétés locales d’un développement touristique qui soit soutenable pour le territoire. 
Cette communication s’attachera plus particulièrement à retracer et à croiser les trajectoires touristiques et les dynamiques organisationnelles des deux territoires d’étude, en les replaçant dans leur contexte insulaire régional. Notre objectif est d’identifier des « sujets pertinents », mobilisateurs, comme point de départ pour la construction d’une gouvernance partagée.

10h40 – 11h00 : Questions

11h00 : Julien Ciucci – Impact des politiques environnementales sur la dynamique économique des territoires

La libéralisation des échanges entre des pays pratiquant des politiques environnementales différentes peut mener à se poser différentes questions. Dans quelle mesure les politiques environnementales affectent-elles la compétitivité des firmes ? Est-ce-que les firmes industrielles polluantes se délocalisent vers les pays pratiquant des politiques environnementales moins strictes ? Ces pays se spécialisent-ils systématiquement dans les activités industrielles polluantes ? Plus généralement, ces questions reviennent à s’interroger sur la vérification de ce que la littérature économique appelle la pollution haven hypothesis. Dans cette contribution, nous présentons les réponses que l’analyse économique a tentées d’apporter à ces questions, au travers de nombreuses études empiriques et théoriques. En outre, nous verrons que la vérification de la pollution haven hypothesis est loin de faire l’objet d’un consensus au sein de la littérature

11h15: Corinne Idda – Prise en compte de l’espace et des comportements stratégiques dans un modèle bioéconomique d’exploitation des langoustes en Corse

 Les modèles d’exploitation des ressources halieutiques sont principalement basés sur le modèle fondateur de Schaefer (1957) dans lequel la dynamique de la biomasse est caractérisée par un taux de croissance intrinsèque et par la présence d’une capacité de charge de l’environnement. Pendant longtemps les économistes se sont limités à une vision simplifiée des processus biologiques. Les nouveaux paradigmes en biologie considèrent que la population de poissons est distribuée de manière hétérogène dans l’espace. A partir de ces nouveaux développements en biologie, les économistes ont peu à peu intégré la dimension spatiale dans les activités bioéconomiques. Lorsque l’on considère que l’espace est hétérogène, les activités économiques telles que la pêche ne peuvent plus être considérées comme réparties au hasard dans l’espace : cette répartition devient alors le résultat d’un calcul économique d’optimisation de la rente des différents agents. En effet, ceux-ci choisissent leur zone de pêche en fonction des coûts d’opportunité caractérisant les diverses zones possibles, ces derniers étant fonction de la densité de biomasse présente dans chaque zone. Il est alors déterminant, afin de connaître les densités de biomasse dans les différentes zones d’un espace de pêche, d’intégrer les mouvements des espèces étudiées. En effet, non seulement la ressource croit à des taux différents dans les différentes localisations mais, par instinct de survie ou pour des raisons liées à la reproduction, les individus des diverses espèces se déplacent. Ces migrations peuvent influencer les comportements des agents économiques en modifiant leur choix de zone de pêche. Pour cet ensemble de raisons, il est nécessaire d’utiliser un modèle prenant en compte les caractéristiques spatiales de la ressource et de l’industrie de la pêche. C’est dans cette perspective que nous entendons développer un modèle dans lequel l’espace est hétérogène et les zones sont interconnectées par le biais de phénomènes de dispersion des ressources halieutiques.

11h15-11h35 : Questions

                                                       APRÈS-MIDI

                                          Modérateur : Sauveur Giannoni

 14h15 : Pierre Antoine Tomasi – L’objectif de convergence territoriale à travers le PADDUC : perspectives de développement du pouvoir normatif régional

En septembre 2013, l’Assemblée de Corse adoptait par 46 voix sur 51 le rapport issu des travaux de la commission des compétences législatives – plus communément appelée commission « Chaubon » – relatifs à l’évolution institutionnelle de la Corse. En matière d’organisation territoriale, les conclusions de la commission actent de nouveau le principe de territorialisation des politiques publiques qui semble, depuis plusieurs années, faire l’objet d’un consensus politique. La mise en place de « territoires de projets » ayant pour finalité de s’inscrire dans le cadre d’une « stratégie de développement structurante ». Pour ce faire, la commission recommande de fixer un « objectif de convergence et d’harmonisation entre les territoires » dont le futur Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) devrait constituer la matrice.
Si l’on peut convenir que la construction d’infrastructures ou la mise en place d’incitations financières au développement à travers un système de subventions peuvent participer d’une politique de rééquilibrage territorial, il nous paraît digne d’intérêt que d’évaluer les possibilités d’atteindre l’objectif de convergence territoriale à travers le pouvoir normatif régional. Autrement dit, par la fixation de prescriptions opposables aux tiers comme aux collectivités de rang inférieur.
Quoique le droit des collectivités territoriales en France soit commandé par les principes d’égalité et  de non-tutelle entre celles-ci, le droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire a posé les bases d’une possible hiérarchisation entre normes locales autour du principe de « compatibilité ». Par ailleurs, l’actuel projet de loi de décentralisation envisage de renforcer le caractère prescriptif de différents schémas en matière de développement économique et de transports.
A la lumière de ces évolutions, il s’agira d’envisager à travers cette communication  les perspectives de réduction des inégalités territoriales via le Padduc, dont le plan d’aménagement et de développement durable (Padd) a été adopté à une large majorité au mois de février dernier.

14h30 : Claire Graziani Taugeron – Dynamiques associatives et institutionnalisation de la question environnementale : étude comparative Corse – Iles de la Madeleine (Québec)

L’objet de ce travail de thèse est d’établir comment et à quel niveau les revendications environnementales portées par des associations de défense de l’environnement peuvent s’inscrire dans l’agenda des politiques publiques.
Le projet, mené à une échelle insulaire, nous pousse à nous interroger sur les conditions de l’implication dans la démarche de défense de l’environnement. N’y a t-il pas, en Corse, comme au Québec, un sentiment d’insularité et d’altérité qui pousse les acteurs à prendre part aux débats et aux mobilisations environnementales ? On peut émettre l’hypothèse que le désir de préservation des territoires n’est pas entièrement lié à une conscience écologique accrue mais s’inscrit aussi dans une démarche liée au sentiment d’appartenance au lieu, propre aux insulaires.
 Lors de cette présentation, nous exposerons les objectifs de cette recherche et l’intérêt d’une méthodologie appuyée sur l’Ecologie humaine, dans le sens où l’individu est influencé par son (ses) environnement(s) (environnement naturel, interpersonnel, social et culturel), pour tenter de comprendre pourquoi et à l’appui de quels moyens la population se mobilise pour son environnement, ou plutôt contre des projets estimés néfastes pour l’environnement.

 14h45-15h30 : Questions et clôture des travaux

 
Les actes du colloque seront publiés dans le Bulletin de la Société des sciences:

«Corse d’hier et de demain» nouvelle édition

Colloque nov 2013

COLLOQUE « LA CORSE ET LE MONDE MEDITERRANEEN DES ORIGINES
AU MOYEN-AGE : ECHANGES ET CIRCUITS COMMERCIAUX »

Jeudi 21 novembre 2013
Hôtel du département de la Haute-Corse
Salle des délibérations du Conseil général

MATIN

08h30 : Accueil
09h00 : Allocutions d’ouverture par le président du Conseil général
de la Haute-Corse et par le président de la SSHNC.
Modérateur :  MICHEL CLAUDE WEISS
09h30 :  Alle origini della Corsica: il progetto italo-corso per la ricerca
del paleolitico. Primi risultati
FLAVIO ENEI
09h55 : Le Monte Revincu (Santo, Pietro-di-Tenda, Haute-Corse) :
une communauté villageoise de la fin du Ve millénaire avant J.C. au cœur
des échanges de matériaux lithiques en Méditerranée occidentale
FRANCK  ET CELINE LEANDRI
10h20 : L’intégration de composantes stylistiques italiques dans la
production potière corse du Bronze moyen : un état de la question
KEWIN PECHE-QUILICHINI  JOSEPH CESARI
10h45 : Questions et pause
 11h10 Nuove attestazioni di vasellame di produzione corsa dell’area
populoniese -In margine ai Gorgoneia rinevuti a Aleria: alcune valutazioni
statistiche sulla monetazione populoniese
LUCIANO GIANNONI
11h35:  Les  »  boccali corsi  »  , dans le cadre des échanges commerciaux
entre la Corse et l’Etrurie septentrionale
GIULIA PICCHI
12h00 : Questions  puis déjeuner

APRES-MIDI

Modérateur :  JACQUES MAGDELEINE
13H45 : Relations entre Carthage et la Corse
MOUNIR FANTAR
14H10 : Corse et Sardaigne à l’époque archaïque : un regard du point
de vue de l’Olbia phénicienne et grecque
RUBENS D’ORIANO
14h 35 :  Anciennes routes entre la Corse, la Sardaigne et l’Etrurie
Raimondo ZUCCA
15h : Questions et pause
15h 25 :  Un epigrafe di Sigeo e il corpus delle iscrizioni greche della
Corsica
PAOLA GRANDINETTI
15 h 45 :  Traces matérielles des productions corses sur l’île et sur
le continent
FRANÇOIS MICHEL
16h 05:  Questions
16H 30 DEPART POUR MARIANA. VISITE DES FOUILLES ET DU DEPÔT
PAR D. ISTRIA ET I. DAHY
DÎNER SUR PLACE
 

Vendredi 22 novembre 2013
Hôtel du département de la Haute-Corse
Salle des délibérations du Conseil général

Modérateur :  JEAN-CLAUDE OTTAVIANI
9H00 : Eléments et perspectives pour une histoire maritime de la
Corse antique
PASCAL ARNAUD
9H 25 : Communication sur le commerce des métaux hispaniques
au 1er s.a.C. et au 1er s.p.C .
CLAUDE DOMERGUE
9H 50 : Les épaves antiques de grande profondeur en Corse
FRANCA CIBECCHINI
10h15 : Questions et pause
10h40 Le matériel de l’épave de Porticcio
HERVE ALFONSI
11h05 : Les cargaisons africaines des épaves du littoral corse
MICHEL BONIFAY – CLAUDIO CAPELLI – FRANCA CIBECCHINI
11h30 : Questions  puis déjeuner

APRES-MIDI

Modérateur : Jean Cancellieri

13h45 : Calvi, mémoire d’un port
FRANCK ALLEGRINI-SIMONETTI
14h10 : La Corse sur les grandes routes  du commerce maritime de
la Méditerranée occidentale durant l’Antiquité tardive et le Haut
Moyen-Age à partir des céramiques
DANIEL ISTRIA-EMMANUEL PELLEGRINO
14H35 : Scambi e circuiti commerciali nella Sardegna medievale:
dati archeologici dal Palazzo di Baldu ( Luogosanto, Olbia-Tempio )
FABIO PINNA – DANIELE CORDA
15h : Questions et pause
15H25: Bonifacio, Castel genovese e il commercio con la Liguria
nel Medioevo pre-aragonese. Dati archeologici e fonti scritti
MARCO MILANESE
15h50 : Les céramiques importées en Corse après le XIIe siècle
EMILIE TOMAS
16h15 : questions
16h35 : clôture du colloque.

Les actes du colloque seront publiés dans le Bulletin de la Société
des sciences.

Colloque 21 juin 2013

                                   Tribune des Chercheurs en Linguistique
                                           Vendredi 21 Juin 2013
                                                  Programme
 
MATIN
8h15 : Accueil des participants
8h45 : Allocutions d’ouverture par le Président du Conseil Général de Haute-Corse, par le Président de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse et par le Président de l’Université.

Modérateur : Marie-Antoinette Maupertuis, directrice de l’UMR Lisa (sous réserve)
 
9h00 : MARIE JOSÉ DALBERA STEFANAGGI – STELLA MEDORI
Trente ans de dialectologie corse : autour du programme Nouvel Atlas Linguistique et
Ethnographique de la Corse et Banque de Données Langue Corse
9h25 : JOSEPH DALBERA
Des goûts et des couleurs du vin dans la langue latine
9h50 : AURELIA GHJACUMINA TOGNOTTI
Etude du lexique corse de l’oléiculture et de la viticulture. Méthodes, exploitations et analyses
10h15 : MURIEL POLI
L’aghje tralasciate : un champ lexical ressuscité

10h40 : Questions

11h00 : CHRISTELLE SILVARELLI
U lessicu di l’alivu è di l’arburi fruttiti in Santu Petru di Tenda
11h25 : STELLA MEDORI
Reflets des parlers corses dans des textes anciens, une contribution à l’histoire de la langue

11h50 : Questions
 
12h00 – 13h00 : Posters

APRÈS-MIDI
Modérateur : Don Jean Costa, directeur de l’Ecole Doctorale

14h15 : FRANCESCU MARIA LUNESCHI
I nomi di i capri in Corsica : aspetti lessicali è onomastichi
14h40 : ANNE-LOUISE ALTIERI-LECA
A tupunimia di a Corsica : racolta è studii di un campione di nomi di lochi in i Dui Sorru
15h05 : ROGER MINICONI
La thalassonymie en Corse à travers une étude dans l’Extrême Sud de l’île
15h30 : JEAN-MICHEL GEA
Quand un certain passé commun interfère avec le présent langagier des groupes migrants et de la société d’accueil 
15h55 : DOMINIQUE FOATA
 Enseigner le corse à l’IUFM : permanences et mutations
16h20 : Questions et clôture

LES POSTERS
• Parolle di a terra : u lessicu di l’agricultura è di u pasturalisimu – Des mots de la terre : le lexique de l’agriculture et du pastoralisme
GIACOMONI MELISSA – Studiu lessicale di u paturalismu in e cumune d’Omessa è d’Urtaca
MANENTI GRAZIELLA – Ricerche etnolessicale nant’à l’agricultura in Pianellu

• Parolle è cose – des mots et des choses
BIANCUCCI SOLIMEA – Le mobilier traditionnel corse, lexique et typologie
• Onomastica – onomastique :
SANTINI JEAN-LOUIS – L’anthropisation de l’espace révélée par la toponymie (commune de Luri)
• Variazione dialettale : monografie – variation dialectale : monographies :
ALIOTTI CÉLINE – A parlata di Palleca
BARTOLI GHJUVAN’SANTU – Elementi linguistichi di a parlata di l’Isulacciu di Fiumorbu LECA Maria Anghjula – Eléments de morphologie verbale d’un microlecte corse : le parler d’Arbori

Compte-rendu de l’Université sur le site: http://www.univ-corse.fr